Fin avril 2019, un drone a transporté un rein avant une greffe. Une première mondiale dans le domaine du don d’organe et du drone.

Le 19 avril dernier, à une heure du matin, à Baltimore dans le Maryland, un test de transport d’organe par drone a été effectué avec succès. Le vol a duré près de 10 minutes pour une distance totale de 4,5 kilomètres reliant un parking à l’héliport du Centre médicale de l’Université du Maryland. Le drone transportait un bac réfrigéré contenant un rein relié à la machine à l’aide de sangles. Par la suite, la greffe de l’organe s’est bien déroulée et la patiente se porte à merveille.

Le temps de transport de l’organe est l’avantage non-négligeable de cette innovation. « Sur le long terme, cette technologie permettra de diminuer le temps entre le prélèvement d’organe et l’implant, en plus de réduire les frais de transport » explique Dr Joseph Scalea, chirurgien et leader du projet au Centre médical de l’Université du Maryland. Habituellement, les acheminements d’organes se font par des sociétés spécialisées utilisant les grandes lignes commerciales ou affrétant des petits avions si besoin. Le temps de trajet est malheureusement ralenti lors de la distance reliant l’aéroport en question et l’hôpital où un trafic intense peut perturber cette liaison. Le transport d’organes par drones pourrait être une réponse puissante pour pallier ce problème. Le docteur Joseph Scalea imagine un réseau de transport d’organes par drones entre aéroports et hôpitaux ou bien des hôpitaux d’une même ville entre eux. Il explique : « Il y a énormément d’avantages potentiels, même sur des courtes distances de six, sept ou huit kilomètres ».

Malheureusement, il faudra attendre un certain temps avant de pouvoir commencer à observer des hélicoptères radiocommandés grouiller dans le ciel afin de sauver des vies humaines. Il aura fallu une autorisation spéciale de survol pour cette mission de 10 min. La police, par précaution, a fermé les rues pour le passage du drone à une altitude de 120 mètres. Pour encore plus de sécurité, l’hélicoptère radiocommandé était équipé d’une balise GPS, de moteurs de secours, d’une double batterie et d’un système de parachutage si jamais l’engin menace de s’écraser. Pourtant, ce type de transport semble décoller aux Etats-Unis et en Australie puisque Google a obtenu l’autorisation de commencer cette année des livraisons par drone dans quelques villes. Le test effectué à Baltimore ne pourrait qu’assouplir la règlementation du survol de drones au-dessus des villes afin de sauver des vies humaines en un temps record. On pourrait imaginer des transporteurs, automatiques ou pilotés à distance, remplis de poches de sang, de plasma, ou même d’instruments de premiers soins dans un futur proche.