Des chercheurs ont mis au point une lentille pilotée par les mouvements de l’œil. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans le journal Advanced Functional Materials.

C’est l’École polytechnique fédérale de Lausanne, lors de la conférence annuelle de l’AAAS (American Association for the Advancement of Science), qui a révélé l’info : une lentille de contact serait capable de zoomer par simple clignement de l’œil. Ce projet, mené conjointement par le professeur Eric Tremblay, de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en Belgique, et des chercheurs de l’université de Californie à San Diego, aux États-Unis, est financé par la Darpa, l’agence de recherche et développement de l’armée américaine.

Un programme de recherche débuté il y a plus de 6 ans

Ces lentilles pourraient notamment être destinées à des personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DLMA). « Il s’agit d’une évolution d’un prototype dévoilé en 2013 et qui, à l’époque, ne permettait pas à l’utilisateur de contrôler le zoom », indique le site scientifique. Effectivement, ce projet été déjà présenté sur France Télévision en mars 2015.

Le système fonctionne grâce au signal électro-oculographique, en mesurant la différence de potentiel électrique générée par l’œil grâce à cinq électrodes. Ce signal est ensuite utilisé pour commander une lentille souple biomimétique qui fonctionne comme un muscle. Les rotations de l’œil dirigent les mouvements de la lentille, tandis que cligner deux fois des yeux permet de de zoomer.

Des lentilles coordonnées avec une paire de lunettes

Ces lentilles de contact fonctionnent avec une paire de lunettes spéciales. Pour zoomer, l’utilisateur cligne d’un œil afin que les lunettes activent un filtre polarisé qui va orienter la lumière vers la partie télescopique des lentilles. Un clignement avec l’autre œil coupe le filtre et rétablit la vision normale.

Du fait de leur épaisseur et de leur taille, ces lentilles ne laissent pas circuler assez d’air vers l’œil. Pour remédier à ce problème, les chercheurs ont ménagé des canaux minuscules (0,1 millimètre de large) tout autour de la face intérieure de la lentille. Ce système d’aération est une évolution décisive qui permettent d’envisager des tests sur des humains qui devraient débuter prochainement.

Mais ce n’est pas la première fois que l’on entend parler des lentilles connectée. Google (pour mesurer la glycémie) et Samsung ont dans le cartons ce type de recherches.