Toshiba annonçait fin novembre avoir développé un appareil « révolutionnaire », capable de détecter 13 types de cancers différents en deux heures, avec 99% de fiabilité. Le fabricant japonais entend le commercialiser d’ici à quelques années. Cela ne vous rappelle rien ?

Alors… Fake News ? Toshiba marcherait-il sur les traces de Théranos avec sa nouvelle solution ? C’est la question que l’on est en droit de se poser après une si forte annonce révélée dans un article du Japan Times du 25 novembre 2019.

Vers une détection précoce des cancers ?

Selon Toshiba, l’appareil a besoin d’une seule goutte de sang pour détecter la maladie avec une précision de 99 %, comme l’explique le chercheur Koji Hashimoto. Ceci permettrait de l’intégrer dans les bilans de santé et donc de détecter la maladie de façon précoce afin d’éviter les prises en charge difficiles et coûteuses. La puce conçue par Toshiba réduit en effet la durée de l’analyse à un peu moins de deux heures pour un coût de 20 000 yen (160€).

L’enjeu est de taille car, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le cancer représente la deuxième cause de décès dans le monde. En 2018, 9,6 millions de décès ont été dénombrés et environ 18 millions de nouveaux cas ont été signalés.

Comment fonctionne cet appareil ?

D’après Toshiba, celui-ci est capable de calculer la concentration de micro-ARN dans le sang, des petites molécules présentes dans toutes nos cellules mais en quantité plus importante dans les cellules cancéreuses. Selon Koji Hashimoto, 13 types de cancers peuvent être détectés de cette façon, dont le cancer du pancréas, des ovaires, du foie, de la vessie ou encore de la prostate.

Évidemment, il faudra attendre quelque temps avant de voir ce genre de test se démocratiser. Toutefois, son coût relativement faible permettrait de l’intégrer dans les bilans de santé.

© Toshiba Corp.

Conçu en lien avec l’université de médecine de Tokyo, le dispositif de Toshiba n’en est qu’au stade expérimental et ne devrait pas voir le jour avant « plusieurs années ». Les premiers essais cliniques en conditions réelles seront réalisés courant 2020.

Une annonce à prendre avec précaution

On se souvient en effet du récent scandale Théranos et de sa CEO, Elizabeth Holmes, qui, . pendant des années a réussi à faire croire que sa start-up valorisée à 9 milliards de dollars, allait révolutionner les analyses sanguines et la médecine… jusqu’à ce qu’un journaliste du Wall Street Journal Post révèle à toute la Silicon Valley la supercherie.

Mais sans aller jusque là, on imagine facilement les conséquences psychologiques sur le patient qui, lors d’un simple contrôle de routine, découvre qu’il a 99% de chance d’avoir un cancer sans trop savoir lequel.