Projet emblématique de la feuille de route « Accélérer le virage numérique », présentée par le gouvernement et l’Assurance Maladie en 2019, Mon espace santé se déploie au niveau national à compter du 3 février. Ce nouveau service numérique permet à tout citoyen de réunir en un seul et même endroit toutes les informations, documents, données de santé et outils dont il a besoin.

Comme nous l’expliquions dans un article précédent, l’usage des services numériques en santé (plateformes de télémédecine, objets connectés, application Tous anticovid, etc.) a été fortement accéléré avec la crise sanitaire et cela malgré la controverse initiée par le pass vaccinal. Mon espace santé s’inscrit pleinement dans cet environnement en forte évolution et répond aux a!entes d’outils qui simplifient, optimisent et accélèrent la gestion de la santé et des parcours de soins. Ainsi, selon une enquête de France Assos Santé, datant de juillet 2021, 3 personnes interrogées sur 4 sont favorables à la création d’un tel espace santé numérique.

Un double objectif poursuivi

Pour Olivier Veyran et l’équipe en charge de ce projet, il s’agit avant tout :

  • Donner à chaque usager un espace sécurisé et facile d’accès dans lequel il peut ajouter et consulter ses documents et informations de santé et les partager avec les professionnels de santé qui le suivent ;
  • Favoriser la continuité des soins pour mieux soigner en ville comme à l’hôpital, grâce au partage sécurisé des informations dans le respect des droits du patient.

Que contient « Mon Espace Santé » ?

Cet espace numérique personnel qui a vocation à devenir le futur carnet de santé numérique des patients, contient un « coffre-fort sécurisé » où sont classés tous les documents de santé (ordonnances, résultats de biologie, dossier d’hospitalisation,…), progressivement alimenté automatiquement par les médecins, laboratoires, hôpitaux, etc.

Il comporte également un profil médical où l’usager peut remplir ses informations personnelles (allergies et antécédents familiaux, utiles en cas d’hospitalisation urgente par exemple) et mettre à jour ses constantes (tension, glycémie,…).

Il renferme aussi un carnet de vaccination et une messagerie pour sécuriser les échanges du patient avec les professionnels et établissements de santé qui le prennent en charge.

Hébergées en France, les données de Mon espace santé sont hautement sécurisées et restent la propriété de l’usager qui décide quels professionnels de santé peuvent avoir accès à ses documents, et les documents qu’il accepte de partager.

Des évolutions à venir en 2022

Progressivement, Mon espace santé s’enrichira de nouvelles fonctionnalités et de nouvelles données. Courant 2022, les usagers auront à leur disposition un agenda médical qui leur permettra d’avoir une vision globale de leurs rendez-vous médicaux, y compris leurs rappels de vaccinations et de dépistages, ainsi qu’un catalogue de services et d’applications référencés par les pouvoirs publics.

Quel enjeu pour les startups de la e-santé ?

Dans le cadre du Ségur de la santé, des engagements sont déployés, tant au niveau de l’accompagnement des acteurs de santé et des personnes éloignées du numérique (formation aux logiciels médicaux, médiation numérique auprès des usagers, etc.) qu’en matière de soutien financier (aides à l’équipement de logiciels connectés à Mon espace santé, incitations financières à l’usage, etc.) pour que Mon espace santé devienne au cours des deux prochaines années un outil central au service de la prévention et des soins.

Faire partie des applications référencées dans « Mon espace santé » par les pouvoirs publics constitue donc un enjeu majeur pour les acteurs de l’eco-système e-santé.

Tous les services et applications de santé disponibles dans ce catalogue auront au préalable été vérifiés et référencés par les pouvoirs publics. Certains services pourront proposer à l’usager d’activer des échanges de données avec Mon espace santé pour enrichir leur profil médical ou améliorer le service rendu.