Le pionnier de la transplantation cardiaque parle désormais d’un délai de 3 ans avant de toucher au but de la xénotransplantation. Un procédé qui n’est pas sans soulever des questions d’ordre éthique.

Voilà quelques années maintenant que l’on entend parler de « xénotransplantation » (lorsque le donneur se trouve être d’une espèce différente de celle du receveur) sans pour autant vraiment y croire. Un scénario qui tend à la science fiction et qui a pourtant désormais de fortes chances de voir le jour.

40 ans après la première transplantation cardiaque par Sir Terence English, c’est un nouveau pas qui s’apprête à être franchi. Des chercheurs de Harvard sont parvenus à modifier génétiquement des embryons de cochons dans le but de ne pas avoir de tissus rejetés par ceux de l’Homme. D’autre part, la greffe d’un rein de porc à un être humain est sur le point d’être réalisée dans les mois à venir en Alabama, par le professeur Mc Gregor. Une opération qui, si elle s’avère concluante, ne pourra qu’offrir de grands espoirs quant à la réelle possibilité d’une xénotransplantation cardiaque.

De réelles avancées scientifiques donc, qui pourtant soulèvent de nombreuses questions d’ordre éthique. Peut-on en ce sens considérer qu’il existe une hiérarchisation des espèces, l’Homme s’auto-proclamant de fait « espèce supérieure » pour ainsi décider du droit de vie comme du droit de mort des unes sur les autres ?

La xénotransplantation, seule alternative au manque de donneurs ?

Si la création d’une espèce animale porcine dédiée à n’être qu’une boîte à outils pour l’Homme peut poser débat, cette option ne semble pourtant pas être la seule envisageable. En effet, parallèlement à ces modifications génétiques d’êtres vivants, l’otion « cellules souches » avance quant à elle à grands pas.

Une start-up Bordelaise a d’ailleurs réussi à lever 7 millions d’euros dans le but de créer la première « usine » de cellules souches, dans le seul but de guérir des patients atteints de pathologies lourdes (Parkinson par ex). Un espoir redonné par « Threefrog Therapeutics » et complété par le professeur Tal Driv ainsi que le Docteur Assaf Shapira à Tel Aviv. Ces scientifiques ont quant à eux, réussi à imprimer un coeur en 3D à partir de cellules humaines. Même s’il n’est pas encore question de greffe cardiaque totale, cette prouesse peut dans un premier temps, permettre de fournir des « patchs » vascularisés aux patients. Dès lors, nous parlons d’une dizaine d’années d’ici à ce que la biotechnologie soit une solution raisonnablement envisageable en terme de transplantations cardiaques.