Les français feraient-ils plus de footing qu’en temps normal ? Les populations confinées auraient-elles pris du poids ? Le confinement apporte-t-il une mauvaise hygiène de vie ? L’étude réalisée récemment à l’échelle mondiale par whithings, grâce aux données collectées via leurs objects connectés, tente de répondre à ces questions.

Withings, le leader des objets de santé connectée, a étudié l’impact de ce premier mois de confinement sur la santé et l’activité de centaines de milliers d’utilisateurs de ses produits. Ces objets connectés mesurent notamment la sédentarité, le poids, la température, la qualité et la durée du sommeil, les troubles respiratoires nocturnes et la fréquence cardiaque, indicateurs clés du bien-être. Ces objets non intrusifs portés au quotidien fournissent des données de santé et d’activité particulièrement importantes en cette période de crise sanitaire, et de confinement pour s’assurer de sa bonne forme jour après jour.

Pour réaliser cette étude, Withings a compilé les données pseudonymisées de centaines de milliers d’utilisateurs de ses balances connectées (Body, Body+, Body Cardio) et montres d’activités (Steel, Steel HR, Steel HR Sport, Move, Move ECG), thermomètres connectés (Thermo), et dispositifs de suivi de sommeil (Sleep) de plusieurs pays confinés partiellement ou totalement. Notamment la France, la Chine et les États Unis.

Impact du confinement sur l’activité physique : les français s’adaptent, les allemands sont stables et les américains… marchent !

Si le confinement est mal vécu pour beaucoup, il semble que l’ensemble de la population mondiale a bien mesuré l’importance de cette mesure pour éviter la propagation du COVID-19. L’étude révèle ainsi que les utilisateurs des produits Withings se déplacent globalement beaucoup moins qu’avant. Sans surprise nous retrouvons une baisse importante du nombre de pas dans les pays ayant instauré un confinement strict (-40% en Espagne, -28% en Italie et -27% en France). Dans les pays en confinement partiel l’impact sur le nombre de pas est alors plus modéré (-1% en Allemagne, -8% au Royaume Unis et -6% en Suède). A l’inverse, exempte de toute mesure de confinement, les Suédois ont enregistré une hausse des déplacements à pieds de 6%.

L’étude souligne un phénomène particulier et paradoxal pour les États-Unis. New-York, désormais en confinement total enregistre une baisse des déplacements à pieds de 22%, alors que l’Illinois, ou la Californie pourtant l’un des premiers états du pays en confinement total enregistrent une baisse de seulement 8 et 9%. Même si cela peut s’expliquer par l’interruption des services de transports publics, les habitants de certains Etats « profitent » du confinement pour marcher plus qu’à l’accoutumée. Le Connecticut, l’Indiana et la Virginie de l’ouest ont vu les déplacements pédestres augmenter respectivement de 11%, 16% et 9% !

Enfin, il faut souligner un certain relâchement avec le prolongement du confinement puisque les activités extérieures remontent timidement, notamment en France. Quant à elle, la Chine a retrouvé son niveau d’activité pré-confinement.  

Pas de réelle prise de poids pendant le confinement

Stress, ennui, baisse d’activité, grignotages… Beaucoup redoutaient une prise de poids pendant le confinement. Motivation à l’idée de garder la ligne pour les hypothétiques vacances à la plage ? Prise de conscience de l’importance du maintien de l’activité physique ?
Utilisateurs de balances connectées moins sujets à prendre du poids ? Le confinement n’a pour l’instant finalement, que peu d’impact sur la prise de poids. Le gain de poids moyen en kilogrammes durant ce confinement est inférieur à 250g pour tous les pays de notre étude. En numéro un nous retrouvons la Chine qui obtient ladite moyenne d’une prise de masse moyenne de 250g, 195g pour l’Italie, suivi de l’Allemagne (189g), la Grande Bretagne (160g), l’Espagne (117g) et en 6ème position la France avec seulement 84g.

Le confinement n’a pour l’instant finalement, que peu d’impact sur la prise de poids

Ce qui est étonnant avec ce classement, c’est que l’évolution du nombre de pas durant le confinement ne dépend pas de l’évolution de la masse corporelle.

Outre le maintien, voire la hausse d’une activité physique à domicile, l’augmentation de la durée du sommeil constatée est un facteur non négligeable pour éviter la prise de poids. En effet, déréglés par des nuits trop courtes, les hormones chargées de réguler l’appétit ne fonctionnent plus correctement et ont un impact direct sur la sensation de faim.

Plus de sommeil, et la fin de la distinction week-end / semaine pour les horaires de coucher

Selon cette étude, la durée de sommeil a globalement augmenté dans tous les pays. Les Français dorment 20 minutes de plus qu’avant le confinement. Le score de sommeil qui comprend sa durée, mais également sa qualité a également augmenté. Si cela s’explique en partie par la disparition du temps de trajet domicile/travail depuis la mise en place du confinement, cela montre également que le stress lié au confinement n’a pas de réel impact sur le sommeil

Autre fait intéressant, s’il existait avant le confinement une différence entre l’heure de coucher en week-end et en semaine, celle-ci a disparu. La plupart des pays se sont en effet stabilisés sur un seul horaire pour tous les jours. A titre d’exemple, les Français se sont callés sur les horaires de couchés de la semaine pré confinement alors que les Italiens se sont callés sur les horaires du week-end même en semaine.

Pour Mathieu Letombe DG de Withings « La qualité du sommeil, élément déterminant de la santé au quotidien s’améliore, l’activité physique a pu se maintenir à un niveau acceptable et la prise de poids semble maitrisée. En cette période de crise sanitaire, la santé est une préoccupation généralisée et les gouvernements en « encadrant » l’activité physique, ont aussi favorisé cette prise de conscience généralisée ».

Ce nouveau rythme de vie n’impacte visiblement pas que le sommeil, mais aussi le cœur ! Alors que les montres connectées enregistraient depuis des années de fréquentes anomalies cardiaques sur ces utilisateurs (lorsque les battements du cœur augmentent instantanément de 10BPM de plus qu’en temps normal), celles-ci ont vu les anomalies baisser avec le confinement ! Meilleure hygiène de vie ? Plus de sommeil ? Moins de sucre ? Moins d’alcool ?

Enfin, l’utilisation des thermomètres connectés Thermo a explosé pendant les premières semaines de l’épidémie pour ensuite revenir à un niveau pré-confinement.

Une étude quelque peu biaisée néanmoins

Même si ces chiffres restent intéressants à constater, il faut néanmoins considérer que les utilisateurs des objects connectés Withings ne sont pas forcément représentatifs de la population en général. Plutôt masculin (H55%/F45%), principalement dans la tranche d’âge 38-45 ans, technophiles, CSP+ et plutôt citadins, ils sont aussi probablement plus attentifs à leur santé et à leur condition physique. Il n’est donc pas étonnant de constater certaines de ces tendances auprès de cette catégorie de personnes. A moins que ce ne soit l’usage de ces objets connectés qui engendre les bonnes habitudes… Et si on demandait au Professeur Raoult ?