L’Institut de Recherche Riquet et B. Braun, Digikare, WITHINGS lancent la première étude sur l’influence d’un suivi de l’activité post-opératoire à l’aide d’outils connectés. Au même moment démarre une expérience du même type à Bordeaux avec l’application mobile Bodycontrol Program.

Intitulée « Mesure de l’influence d’un suivi de l’activité postopératoire précoce sur les résultats cliniques à moyen terme après une arthroplastie totale du genou », l’étude observationnelle s’étendra sur trois années, avec pour objectif de préciser l’influence des outils connectés sur la motivation des patients et la qualité de leur récupération fonctionnelle après une chirurgie orthopédique classique. Les résultats attendus devraient confirmer les constats empiriques corrélant un soutien numérique de qualité à une meilleure autonomisation des patients, ainsi qu’à une évolution des rapports soignant-soigné vers une collaboration au long cours.

Responsabiliser le patient et améliorer sa rééducation

« Cette étude est la conjonction de plusieurs technologies. Depuis longtemps, nous “augmentons” notre geste chirurgical, avec des robots et de l’imagerie connectée.Elaborée dans un contexte d’augmentation du nombre d’arthroplasties du genou, du fait notamment de la diversification des indications, l’étude observationnelle vient d’inclure son premier patient. Elle permettra de préciser les bénéfices d’un accompagnement par des outils numériques (plateforme internet et montre connectée), dans le suivi et la récupération des patients depuis la phase préopératoire jusqu’à deux ans après l’intervention. Aujourd’hui, nous voulons suivre le patient au-delà d’un épisode intra-hospitalier concentré sur l’intervention, pour vivre son expérience de soins tout au long de son parcours à son domicile, en amont et en aval. C’est l’essence de la plateforme Orthense, intégrée au programme de récupération Up&Go. En y ajoutant une montre connectée, nous allons pouvoir confirmer les évaluations subjectives que nous faisons déjà, et articuler l’observation du chirurgien, les scores et la vie du patient à proprement parler, grâce à des données objectives mesurables sur son état fonctionnel et physique, au-delà de ce qu’il nous dit en consultation. », résume le Pr Nicolas Reina, chirurgien orthopédique à l’institut de Recherche Riquet, promoteur de l’étude.

Les enjeux de responsabilisation du patient, anticipés comme facilités par les solutions digitales – en particulier celles évaluées par l’étude d’orthopédie connectée – représente un véritable changement de paradigme dans la prise en charge chirurgicale. L’objectif n’est plus pour le patient de se « contenter » de sentir sa douleur diminuer avec le temps, mais d’entrer dans un mode proactif pour s’octroyer une plus grande liberté d’action, pratiquer des activités physiques et « vivre normalement ». « Un coaching numérique adapté, dès l’amont de l’opération, permet au patient de se construire un « film », dont il est l’acteur principal et qu’il portera avec dynamisme et engagement jusqu’à son terme. La garantie d’une récupération améliorée, ainsi que les professionnels du soin le constatent empiriquement depuis de nombreuses années et que nous comptons confirmer scientifiquement par notre étude », explique le Dr Jérôme Villeminot, chirurgien orthopédiste au centre Impulse Ortho à Haguenau, et co-fondateur de Digikare.

Le protocole de l’étude

L’étude prospective multicentrique inclura environ 150 de patients adultes de tous sexes, âges, races et origines ethniques. Les participants recevront une même prothèse (B. Braun) au cours d’une arthroplastie totale du genou réalisée selon la même technique, quel que soit le praticien réalisant l’intervention.

Ils bénéficieront d’une prise en charge postopératoire similaire, avec un programme de récupération rapide de routine standardisé et une prise de poids complète précoce. Les patients seront suivis à l’aide d’une montre connectée (WITHINGS) qui enregistrera diverses données sur la rééducation (nombre de pas par jour, distance, etc , …) et bénéficieront également d’un suivi numérique standardisé pré- et postopératoire à l’aide de la plateforme dédiée Orthense© (Digikare), qui permet une collecte continue et automatisée des données de la montre connectée.

Les résultats fonctionnels seront déterminés à 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans via des questions portant sur la vie quotidienne, ainsi que le sport et les loisirs de façon à déterminer l’influence du monitoring digital sur la rapidité et la qualité de la récupération.

Un projet similaire à Bordeaux

En fin d’année devrait aussi démarrer, à la Clinique du Sport de Mérignac et au centre de l’Arthrose, une autre étude cherchant à démontrer l’intérêt de l’utilisation d’un programme de rééducation numérique pour les patients souffrant d’arthrose ou/et porteurs de prothèse de hanche et de genou. Cette fois c’est l’application Bodycontrol Program dont nous vous avions déjà parlé précédemment, qui sera utilisée pour facilité la vie des patients en amont ou en aval d’une arthroplastie.

Grâce aux informations collectée par l’application (sommeil, humeur, douleur, activité physique, mobilité), l’étude pourra mesurer la qualité de vie du patient et évaluer l’impact des conseils et programmes d’exercices proposés par l’application (tous conçus par des kinésithérapeutes). Rendez-vous en 2022 pour les résultats.