A l’occasion de MEDIPOLIS Nouvelle Aquitaine, Renan Fontaine, Chef de Produits Marketing chez STERIS nous a délivré aujourd’hui sa vision du bloc opératoire du futur : robotisé, connecté et monitoré.
Les facteurs déterminants dans l’évolution du bloc opératoire
Renan Fontaine, entame son intervention en énumérant les facteurs qui, selon lui, ont eu une influence déterminante sur l’évolution du bloc opératoire. Parmi les facteurs d’évolution, on retrouve ce qui fait déjà l’actualité en matière de Medtech, c’est à dire :
- La réduction des voies d’abord
- Le développement de Intelligence Artificielle au sein des équipements
- La robotique et sa probable miniaturisation
- La réalité augmentée et la réalité virtuelle
- Le Big Data
Mais pour Renan, c’est principalement la réduction des voies d’abord (technique mini-invasive) qui a aujourd’hui un impact fort sur la conception des salles d’opération en introduisant les écrans au bloc pour permettre au chirurgien de voir ce qui, désormais, lui est rendu invisible. Ces écrans peuvent être aussi utilisés à d’autres fins comme la diffusion d’images relaxantes pour le patient avant l’opération.
Le passage du mini-invasif au non-invasif sera corrélé à l’utilisation de techniques d’imagerie médicale, d’ondes sonores, de rayonnement, d’énergie lumineuse non pénétrante ainsi qu’au développement des chirurgies par voies naturelles, notamment en urologie et en gynécologie grâce à des endoscopes robotisés.
L’offre en matière de robotique, ne se limite plus au célèbre robot Da Vinci mais s’étant désormais à d’autres marques et des modèles qui seront probablement plus compacts ou plus petits que leurs ainés.
Si la réalité virtuelle et la réalité augmentée sont aujourd’hui des réalités en matière de formation du corps médical, comme avec l’exemple de SimforHealth, leur utilisation devrait rapidement s’étendre au bloc opératoire afin, par exemple, d’assister le chirurgien dans le choix du point d’incision lors d’une opération ou dans la pose d’une prothèse.
Quelles évolutions pour le bloc opératoire de demain ?
Face à la multiplication des équipements, l’optimisation de l’espace en salle d’opération devient une vraie problématique. Ainsi, les robots, qui ne seront peut-être plus spécifiques à certaines opérations mais gagneront plutôt en polyvalence, devront probablement être intégrés aux plafonds des blocs opératoires. Cette évolution s’accompagnera surement d’une évolution des postes de pilotage de ces robots.
L’aseptisation de la salle d’opération pourrait bien à l’avenir être gérée automatiquement via des capteurs positionnés sur les éclairages opératoires ou sur les bras de distribution et avec un ajustement automatique des équipements d’aspiration et de ventilation. D’autres paramètre comme la température de la salle ou son taux d’humidité pourraient aussi être optimisés en fonction de l’opération effectuée.
Les murs de la salle d’opération, outre leur caractère modulaire, pourront aussi avoir des vertus décontaminantes grâce à des revêtements spécifiques. Mieux, ils pourront directement afficher des informations comme sur la vitrine translucide présentée ci-dessous.
Une autre partie des informations seront déportées au sein de lunettes de réalité augmentée ou de casques de réalité virtuelle, permettant ainsi de supprimer quelques écrans au bloc.
La table d’opération pourrait bien, grâce à des capteurs intégrés dans les coussins, monitorer le patient sans qu’il soit nécessaire de d’ajouter des capteurs externes au fils parfois encombrants.
En conclusion, Renan Fontaine souligne la difficulté rencontrée par les décideurs en charge de la refonte des bloc opératoires, qui doivent faire des choix qui les engagent pour 15 ans (durée de vie moyenne d’une salle d’opération) dans un contexte financier où le coût de l’opération tend à augmenter. Il pose aussi la question de l’engagement avec un fabriquant de technologie et de la dimension évolutive des solutions.
