Jeanne est un agent conversationnel imaginé par le Pr Auriacombe, chef du service addictologie du Centre Hospitalier Charles Perrens. C’est grâce au programme de recherche de l’unité SANPSY (Université de Bordeaux et CNRS USR 3413), en lien avec  la clinique du sommeil dirigée par le Dr Pierre Philip et le service addictologie de l’hôpital Charles Perrens que ce projet a vu le jour.

Une nouvelle façon d’explorer la problématique du patient

Jeanne a été pensée et conçue de façon à ressembler physiquement mais également psychologiquement à une personne humaine, les mimiques et les postures d’écoute sont ultras réalistes. D’une voix douce, Jeanne interroge les patients sur leur consommation de tabac et d’alcool : « Combien fumez-vous de cigarettes par jour ? », « Avez-vous déjà eu le sentiment de boire trop ? ». La machine vient réaliser des tâches simples et répétitives sous forme de questionnaire, permettant aux professionnels spécialistes de passer plus de temps sur des problématiques plus complexes grâce à l’analyse préalable de la machine. Deux autres psychiatres virtuels ont vu le jour au CHU de Bordeaux, ils sont respectivement spécialisés sur les thèmes du sommeil et de la dépression.

Des résultats positifs

« La réaction des patients est, étonnamment, très positive. Ils se confient plus, se sentent moins jugés, nous disent-ils. » nous dit le Pr Marc Auriacombe.

La grande force de cette nouvelle méthode réside dans l’honnêteté des réponses données.  » Les patient se confient plus facilement. Pourtant ils savent qu’il s’agit d’un avatar doté d’IA. Mais ils ne se sentent pas jugés. C’est toute la différence avec un entretien en face à face avec un psychiatre. «  nous confie le Dr Pierre Philipp.

Sur plus de 100 entretiens réalisés, les résultats sont très encourageants et les réponses obtenues sont fiables. On constate que cette nouvelle méthode est appréciée mais surtout acceptée par les patients. Les résultats on fait l’objet de publications scientifiques et de communication dans les congrès internationaux.

Ces entretiens virtuels ne viennent pas remplacer la relation humaine patient/soignant, mais sont un véritable soutien pour le diagnostic et la prévention et ils vont jouer un rôle dans le suivi thérapeutiques. Après une longue période expérimentale, la prochaine phase sera consacrée à intégrer de façon courante cette méthode dans le parcours de soin des patients.

Une étude clinique et une version smartphone envisagée

Actuellement, les consultations réalisées par ces agents virtuels se déroulent dans un bureau au sein de l’hôpital grâce à un écran vidéo. Une application mobile a été développée et sera bientôt disponible, pour avoir le même rendu par le biais d’un smartphone.